16 novembre 2009

Gladiateur

Depuis l’éternité, enfermé dans cette geôle, d’avecque ces anonymes.
Où nous pleurons, torrents de vague à l’âme, mélancoliques rivières
(Dans nos cages imaginaires.)

Notre volonté nous y a emmené parce que sous le joug des chimères
Une odeur de complaisante détresse hante (et peu ou proue) nous anime,
(Dans nos cages imaginaires.)

Je ne sais que trop bien, que ce fut Mars, Maudit soit-il, le fautif à mes yeux.
Mon ego grandissant par ses soins, me fit lâcher la rose pour que reste le poing.
Et à la chaleur du doux poison des flèches de Cupidon, me fit vœux
Que rien n’égale vraie flamme en provenance des forges de Vulcain.

Mais voila où cela mène d’être guerrier et de l’amour guéri,
On devient gladiateur, esclave craignant Venus l’impératrice
Car sous l’armure un cœur qui n’assume pas nos vices.
Et pour le taire, évitant l’arène, nous moisissons ici,
(Dans nos cages imaginaires.)

Un sursaut de courage, un flash-back de ton regard qui s’en va
J’m’en fous, je sors.

J’ai froid sans ma chimère sur le dos,
Mais un flash-back de ton regard qui s’en va
J’m’en fous, je sors.

Seulement quelques mètres pour entrer dans l’arène, seulement.
Mais tout est relatif, devant le vide, la distance est changée.
Ces vieilles larmes desséchées alourdissent chaque pas ; chaque pied
Devient montagne à soulever. J’abandonne. Le vent a tourné.
Un dernier pas désespéré, la raison me rappelle, si seulement…

Oui, je le vois,
Plus grand que le soleil,
L’aura de toi,
Déesse.
Plus qu’un seul leitmotiv, connaître enfin ton nom
Si je dois pour cela mettre mon masque en pièces,
Qu’importe, vienne donc le ‘oui’ après cent ‘non’

M’y voila enfin, je suis rendu.
Devant l’arène que je n’ai jamais vue.

Un vaste terrain vide habillé
De sable et de graviers
Mille gradins désertés
Par le temps ébréchés

Dans l’empirique tribune
Ni démocrates, ni valets
Mais éternelle comme la lune,
Se tient la bien nommée
Ame Sœur.

Je n’ai plus le choix maintenant, la grille s’est refermée
Appelez-moi Hermès, déesse, je suis le messager
Le message, et celui qui l’a fait

Ave !
Venus, mon ego vous fait part de son écho
En votre langue, avec vos mots
Cela donnerait certainement
Morituri Te Salutant

Mirez ce bouclier, reflet de ma pudeur,
Je le jette à vos pieds, si telle est votre humeur
Tout comme ce casque qui cache mon visage
De vos yeux, certes, mais aussi de votre rage.

Et ces lourdes épaulettes qui me rendent plus large
Me voilà sans, chétif et ridicule
Je resterais pourtant sans aller dans la marge
Puisque mon cœur lui ne recule.

Tombe ensuite ma cuirasse, épousant
Des muscles inexistants
La voilà sur le sol à présent
Mais mon cœur rugissant,
M’empêche d’arrêter
La honte sur mes joues
Qui vient juste de couler

Regarde, regarde, je t’offre ces larmes
Que j’offris jadis à ton premier visage,
Et que je ferais couler, jusqu'à ce que, Amour s’ensuive
Je pleure, donc je suis
Et me meurs quand l’ego les essuie.

Oui j’ai peur de votre courroux,
Oui, mon cœur me fait mettre à genoux
Mais je n’en peux plus vivre ce calvaire
Ce soupir incessant, (nos cages imaginaires)

Alors me voilà nu, faites ce que bon vous semble
Donnez-moi l’éternelle liberté,
Ou faites que la Terre tremble
Mais j’ai fait ce que je devais
Laisser mon cœur au moins une fois
Etre le messager.

Elle se leva de son trône et fixa mon torse côté gauche
Brandit ensuite son bras les cinq doigts dans son poing
Le pouce à l’horizontale, et le sourire en coin
A cet instant, qu’importe si brûlera ou réchauffera sa torche
Puisque j’allais enfin connaître le vrai sens du mot
Fin.

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